SUNBEAM TALBOT LOTUS
JEAN TODT
Elle ressemble à une voiture de tourisme ordinaire, mais la Sunbeam a réussi son passage, même fugace, dans le Championnat du monde des rallyes avant d'abandonner la compétition au plus haut niveau. Son efficacité, en particulier dans les épreuves sur terre, et sa régularité exemplaire furent à la base de ses succès.
UN PEU D'HISTOIRE
En 1977, Sunbeam fait partie de la division Europe de Chrysler. Desmond O'Dell, Irlandais formé dans le département compétition d'Aston Martin, obtient ses premiers succès en préparant la Chrysler Avenger. L'apparition de la Sunbeam, une petite berline qui ressemble à la Simca Horizon, lui donne l'idée de monter un moteur Lotus de 2.2l, préparé par Colin Chapman.
En Juillet 1979, la nouvelle voiture de rallye se fait remarquer dans les premières épreuves auxquelles elle a participé, et Chrysler décide d'en construire 399 autres pour l'homologuer en groupe 4. Son nom originel, Chrysler-Simca Sunbeam Lotus sera changé (ainsi que son logo) sur décision de PSA (propriétaire de Chrysler-Europe), et prendra le nom de Talbot. La voiture est donc baptisée Talbot Sunbeam Lotus, et la production augmentera à 1000 exemplaires pour courir en groupe 1 & 2. On disait de la Talbot qu'elle constituait le "Summum d'une technologie dépassée",ou encore "La perfection d'un concept désuet". Et elle fut, avec l'Opel Ascona, la meilleure des voitures conventionnelles, au moment de l'arrivée de l'Audi Quattro. La voiture n'a signée que deux victoires: le "RAC" en 1980 et le rallye d'Argentine 1981. Mais c'est la régularité de ses podiums qui lui a valu le titre en 1981 pour les constructeurs.
UN PEU DE COURSES
En 1981, les Talbot ne partent pas favorites. Ce sont les Audi qui auront la faveur des pronostics. Mais des erreurs de jeunesse, ainsi que des discalifications (grilles de refroidissement interdites), devaient ruiner les espoirs de la marque Allemande. Guy Fréquelin et Talbot partaient de la Grèce en tête des deux Championnat du Monde, grâce aux secondes places à Monte-Carlo et en Corses, ainsi que la quatrième place à l'Acropole.
Cette année là, le rallye de Nouvelle-Zélande fût remplacé par le Rallye du Brésil qui permettait de faire un mini tour sud-Américain, avec le rallye d'Argentine. Ces deux courses n'étaient pas prévues au programme de Talbot, mais au vu des résultats des pilotes, l'écurie fit l'effort d'y participer. Guy Fréquelin gagna la première manche, malgré le port d'une minerve suite à un accident survenu lors des reconnaissances, et aussi gràce à la sortie de route d'Ari Vatanen. Au Brésil, les rôles furent inversés, le Finlandais l'emporte devand le Français au terme d'un rallye très dur, où seulement 19 voitures arrivèrent sur 79 au départ. Néanmoins, Guy Fréquelin repartait toujours en tête du Championnat du monde avec 26 points d'avance.
La suite verra la victoire du Finlandais au Rallye des 1000 lacs, ainsi que des secondes places en Suède et au RAC, qui furent décisives pour le titre.
QUELQUES CHIFFRES
- moteur avant longitudinal 4 cylindres 2174 cm3, 16 soupapes
- 240 ch, régime maxi: 9000 tr/mn
- propulsion (alors que l'horizon était une traction...)
- boite "ZF" à 5 rapports
- berline 3 portes et 5 places en acier
- chassis monocoque en acier
- suspension avant type McPherson
- suspension arrière par axe rigide à ressort et barre Panhard
- Freins à disques à l'avant comme à l'arrière
- 1015 kg (à sec?)
Cette année, pourtant, verra l'abandon de la production : Lotus stoppera les chaînes après avoir produit 2298 exemplaires de la berline Type 81. Chez Talbot, qui abandonnera bientôt cette raison sociale, on pense déjà à la future Groupe " B ", et l'on planche sur la prochaine auto: ce sera, on le murmure, une voiture à moteur centrale développant près de 300 chevaux... On sait ce qui en adviendra!